Nouvelle taxe pour les paris hippiques : quelles conséquences économiques pour les PMU ?
Face au projet de hausse d’impôt visant les paris hippiques, le monde des courses équestres se mobilise. Ce jeudi 7 novembre 2024, la fédération a décidé d’annuler toutes les courses en signe de protestation, avec en parallèle une manifestation organisée à Paris par les acteurs de cette filière. Au-delà des conséquences pour les professionnels des courses, cette mesure pourrait bien impacter les bars PMU qui représentent une part importante du marché des paris en France. Analyse des risques et des enjeux.
Une taxe qui pèse lourdement sur le secteur
Le projet de loi prévoit une hausse des prélèvements fiscaux sur les paris hippiques, passant de 6,9 % à 7.5%, avec pour objectif d’augmenter les recettes de l’État dans un contexte budgétaire tendu. En effet, cette taxe devrait permettre à l’État d’empocher entre 30 et 35 millions d’euros annuels pour financer le budget de la Sécurité sociale. Les paris hippiques en France ont déjà connu une baisse de fréquentation au fil des années. En 2O2O, les courses hippiques représentaient 43 % des paris sportifs en France, elles ne représentaient plus que 34 % en 2023 selon le site JDG. Cette nouvelle taxe va encore augmenter le trafic en ligne des parieurs avec une augmentation régulière des paris hippiques en ligne, 12 % en 2019 contre plus de 30 % en 2023 selon le site Équipedia.
Les PMU : un écosystème fragilisé
Les bars PMU sont un maillon essentiel pour le pari hippique en France. Pourtant, ils font déjà face à des défis multiples : concurrence des plateformes en ligne, déclin de la clientèle traditionnelle et restrictions réglementaires. L’instauration de cette nouvelle taxe pourrait faire basculer de nombreux bars PMU déjà fragiles. En effet, si les parieurs doivent payer plus pour participer aux paris, ils pourraient être moins enclins à dépenser leur argent dans les établissements PMU, d’autant plus que l’offre en ligne est généralement moins coûteuse. Cette baisse de fréquentation pourrait alors entraîner une diminution des revenus pour les gérants de bars, menaçant la viabilité économique de certains d’entre eux. La France compte près de 13 000 PMU qui emploient près de 30 000 personnes. Cette taxe pourrait donc avoir des risques directs sur les emplois partout en France.
Même si cette loi n’est pas encore inscrite dans un texte, un prochain passage par le 49.3 serait envisagé. Affaire à suivre…