Mort de Jean-Marie Le Pen : les réactions à l’étranger
Ce mardi 7 janvier 2025, Jean-Marie Le Pen, fondateur et figure emblématique du Rassemblement National, s’est éteint à l’âge de 96 ans. Sa disparition a suscité de nombreuses réactions à l’étranger, révélant une fois de plus l’impact de son discours et de son action politique bien au-delà des frontières de la France.
Jean-Marie Le Pen, figure emblématique et clivante du Rassemblement National, est décédé le 7 janvier 2025 à l’âge de 96 ans. Sa longue carrière politique, marquée par des prises de position controversées, a laissé une empreinte indélébile sur la scène politique française et européenne. La disparition de cet homme au parcours exceptionnel suscite une vague de réactions internationales, révélant les divisions qu’il a semées tout au long de sa vie. Tandis que certains saluent son influence et son engagement pour la souveraineté nationale, d’autres dénoncent les dérives de ses discours, souvent accusés de xénophobie et d’antisémitisme. Retour sur les échos de sa mort au-delà des frontières de la France, entre hommage et condamnation.
En Europe : entre hommage et condamnation
Les réactions en Europe sont partagées. En Allemagne, le gouvernement a salué la contribution de Jean-Marie Le Pen au pluralisme politique, tout en dénonçant ses prises de position controversées, tandis que des nationalistes ont loué son « courage politique ». En Italie, Matteo Salvini l’a qualifié de précurseur influent, tandis qu’Enrico Letta a critiqué ses dérives « xénophobes et populistes ». En Espagne, Vox a rendu hommage à un « pionnier », mais des figures de gauche ont dénoncé son rôle dans la banalisation des discours discriminatoires.
Aux États-Unis : un regard mitigé
Aux États-Unis, les réactions sont polarisées. Donald Trump a salué Jean-Marie Le Pen comme un « grand stratège politique défenseur de la souveraineté nationale », tandis que des institutions progressistes ont critiqué ses discours controversés, notamment pour leur tonalité antisémite et islamophobe. Les médias américains le décrivent comme un « visionnaire de l’extrême droite mondiale » ayant préparé la montée des populismes, tout en restant une figure divisant profondément la France.
La presse internationale joue les gros titres
La presse étrangère réagit avec intensité à la disparition de Jean-Marie Le Pen. “Un monstre politique disparaît”, commente La Libre en Belgique. Il “restera l’homme qui a permis à l’extrême droite française de sortir de la marginalité dans laquelle elle était depuis 1945”, écrit le correspondant en France du journal suisse Le Temps, ajoutant que cela s’est fait “non sans handicaper parfois son camp avec ses déclarations d’un autre temps”.
Au Royaume-Uni, The Guardian souligne les démêlés judiciaires de Jean-Marie Le Pen, finaliste de l’élection présidentielle de 2002, condamné à plusieurs reprises pour des propos envers les juifs, les immigrés ou les homosexuels. Ces controverses, qu’il assumait, lui ont valu d’être, selon La Libre, “honni par une grande partie de la population française”.
Depuis Bruxelles, Politico décrit une trajectoire exceptionnelle : “[Jean-Marie] Le Pen a eu une vie incroyable. Il a été soldat, parlementaire d’extrême droite, petit éditeur de musique militaire et de livres érotiques, militant extrémiste qui portait un cache-œil de pirate et fondateur du parti ultranationaliste et xénophobe le plus puissant d’Europe occidentale aux côtés de sa fille, Marine.
Jean-Marie Le Pen laisse derrière lui un héritage politique complexe. Pour ses partisans, il restera un défenseur inébranlable des valeurs nationalistes et souverainistes. Pour ses détracteurs, il incarne une ère de division et de tensions raciales en Europe. Sa mort, bien qu’attendue compte tenu de son âge avancé, marque la fin d’une ère dans l’histoire politique française et européenne. Les réactions à l’étranger soulignent à quel point cet homme, à la fois admiré et contesté, a été au centre des débats sur l’identité nationale et le populisme au XXIème siècle.
